Lorsqu’on parle de banque mutualiste ou de banque coopérative, c’est le groupe Crédit Agricole qui vient directement en tête. Pour rappel, une banque mutualiste est un établissement financier dont les parts sociales sont entre les mains de chaque client. En d’autres termes, ce type de banque appartient à ses clients. Le Crédit Agricole est basé sur ce principe. Au 19ème siècle, les agriculteurs français avaient du mal à obtenir des prêts financiers auprès des banques. Ceux-ci ont donc décidé de fonder leur propre banque mutualiste. Retour sur l’histoire du Crédit Agricole, de la création de la première caisse locale, au rachat de la Caisse nationale par les entités régionales en passant par la diversification de son activité.
Les origines du Crédit Agricole
L’histoire du groupe Crédit Agricole est étroitement liée avec celle de la France du 19ème siècle. C’est en 1885 qu’a été fondé le premier syndicat agricole et la première caisse locale de Crédit Agricole. Elle se trouvait alors dans l’arrondissement de Poligny à Salins. En 1894, l’État a finalement décidé d’approuver la création de Caisses locales. C’est à partir de là que le Crédit Agricole obtient réellement son statut de banque mutuelle ou coopérative. Chaque membre détenait une part de la Caisse et engageait par conséquent sa responsabilité. Bien évidemment, à l’époque, l’établissement se focalisait essentiellement dans le domaine de l’agriculture. Seuls les membres d’un syndicat agricole pouvaient devenir clients de cette banque.
En effet, au cours des années qui suivent, les crédits à court terme en faveur des agriculteurs se sont multipliés. Par la suite, ces professionnels commencent lentement à s’orienter vers les crédits à moyen et à long terme, permettant ainsi de faire des investissements plus conséquents dans leurs activités agricoles. À partir de 1900 et jusqu’à la fin de la Première Guerre mondiale (en 1919), on assiste à la formation de différentes caisses locales et régionales. A tel point que la mise en place d’une banque centrale de régulation a été nécessaire.
La loi du 5 août 1920 a permis la fondation de l’Office national du Crédit Agricole. Ainsi, à la base, nous avons les caisses locales, puis au niveau intermédiaire il y a les caisses régionales et tout au-dessus, il y a l’Office national. Cette loi a également permis d’élargir l’accès des professionnels hors syndicat agricole, à ladite banque.
Le Crédit Agricole de nos jours
Entre 1920 et 1990, le Crédit Agricole n’a pas cessé d’évoluer pour devenir l’institution emblématique qu’il est de nos jours. Créations de bureaux pour couvrir l’ensemble du territoire, autonomie financière, création de filiales pour l’extension des secteurs d’activités, exportation hors du territoire de la France et internationalisation aux États-Unis. L’importance du Crédit Agricole a été démontrée avec le financement des petits artisans, l’électrification des zones rurales, l’allocation de prêts au logement pour les agriculteurs défavorisés et surtout le financement de la reconstruction de la France à partir de 1945, après la Deuxième Guerre mondiale. Des gestes en phase avec son slogan actuel : « Agir chaque jour dans l’intérêt de nos clients et de la société ».
C’est à partir de la loi de mutualisation en 1988 que les caisses régionales ont pu racheter la Caisse Nationale et ont changé sa forme juridique en société anonyme. Cela permet à l’entité d’avoir concrètement une autonomie financière et une indépendance juridique. En 2001, le groupe Crédit Agricole SA est alors coté en bourse.
Il opère le rachat de différentes sociétés et notamment des banques de financement et d’investissement et de crédit à la consommation. Aujourd’hui, l’entreprise Crédit Agricole comporte 24,4 millions de clients en France. Ces millions de clients ont accès à 39 banques régionales. Si au début, l’entreprise n’opérait que dans le domaine de l’agriculture, désormais, il est surtout considéré comme un groupe bancaire généraliste, symbole de son évolution et de son adaptation au fil des époques.
